Vient de paraître: La vulnérabilité, une nouvelle catégorie morale? de Nathalie Maillard

Quand :
2 février 2012 @ 14:34 – 15:34
2012-02-02T14:34:16-05:00
2012-02-02T15:34:16-05:00

Depuis la modernité, l’autonomie a joué un rôle central dans notre manière de concevoir ce qu’est l’homme et ce qui fait sa valeur. Mais la vision de l’être humain comme sujet autonome peut être interprétée comme le résultat d’une abstraction, opérée pour des raisons plutôt pra- tiques que théoriques. Or, cette abstraction a fait oublier que la «manière humaine d’exister » ne se réduit pas à cela. Les éthiques de la vulnérabilité, à l’origine de l’avènement du Care et d’une théorie de la sollicitude, repré- sentent une manière de contester cette abstraction. La critique féministe remet en cause la conception « désincarnée » et « décontextualisée » du sujet des théories morales kantiennes et libérales. Quant à Levinas, tout son travail consiste à dépasser le sujet de la conscience intentionnelle vers une subjectivité sensible et corporelle. Le travail anthropologique et éthique à partir de la vulnérabilité peut ainsi être envisagé comme une manière de replacer le sujet autonome dans ses modalités temporelles, corporelles et relationnelles. Il s’agit de recomposer une image plus complexe de l’être humain, mais aussi plus riche et plus réaliste; de repenser ensemble ce qui a été illégitimement séparé et, par ailleurs, très inégalement valorisé – l’autonomie et la vulnérabilité.

La vulnérabilité
Une nouvelle catégorie morale ?

de Nathalie Maillard