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Réflexions sur la décolonisation des savoirs dans un contexte universitaire avec Sophie Hamisultane et Amar Acheraiou

Le Vice-rectorat à la planification et à la communication stratégiques a le plaisir de vous inviter à cette troisième et dernière rencontre des séminaires Justice, équité, diversité et inclusion. Sophie Hamisultane, professeure à l’École de travail social de l’Université et Montréal, et Amar Acheraiou, critique littéraire, éditeur et spécialiste de la théorie postcoloniale, présenteront leurs réflexions sur le thème de la décolonisation des savoirs dans un contexte universitaire.

Date : 19 avril 2023

Heure : de 9 h à 10 h 30

Lieu : pavillon Lionel-Groulx, local C-3061

Viennoiseries, café et thé seront servis

Inscription

Amar Acheraiou

Titulaire d’un doctorat en littérature (Sorbonne Nouvelle, Paris), Amar Acheraiou est un théoricien du postcolonialisme, de l’hybridité et de la décolonisation. Dans ses écrits, il s’intéresse aux fondements et à la construction du discours colonialiste à travers les siècles, de l’antiquité à nos jours. Il adopte dans ses recherches une approche diachronique du fait colonial, qui permet d’établir un dialogue entre les idéologies colonialistes antiques et les discours colonialistes modernes. Il vise ainsi à démontrer que le colonialisme est non seulement un phénomène immémorial, mais aussi un processus mimétique, voire parasitaire. Le discours colonialiste se nourrit, s’approprie, adapte et manipule les systèmes épistémiques impérialistes antérieurs à ses propres fins, complexifiant d’autant les processus de décolonisation.

Rethinking Postcolonialism (Palgrave Macmillan, 2008) et Questioning Hybridity, Postcolonialism, and Globalization (Palgrave Macmillan, 2011) sont parmi ses contributions majeures aux études du colonialisme et de la décolonisation. En outre, il est l’auteur d’une vingtaine d’articles et de trois autres ouvrages universitaires s’intéressant aux discours et à la représentation, à l’histoire des idées et à l’éthique.

Décoloniser le savoir : vers une équité épistémique

La décolonisation est un sujet qui prend de plus en plus d’ampleur, tant au niveau géopolitique que dans les milieux universitaires, où la décolonisation des savoirs suscite de nombreux débats. Pour mieux cerner cette problématique complexe, il est essentiel de revenir sur le processus même de colonisation et sur les divers mécanismes que, de l’antiquité à nos jours, les systèmes coloniaux ont mis en œuvre pour asseoir leur domination. Derrière une justification le plus souvent humaniste, le savoir colonial est une sorte d’usurpation morale qui s’inscrit dans des rapports de force de dominant-dominé. Il est à ce titre inéquitable, en ce qu’il constitue un savoir unilatéral et deshumanisant, fondé essentiellement sur l’inégalité et l’exclusion. Partant de ces observations préliminaires, la question est alors de voir comment décoloniser le savoir : quelles sont les pistes de réflexion qui s’ouvrent à nous? Quelles sont nos marges de manœuvre en tant que chercheurs et acteurs sociaux? Quel devrait être le rôle des politiques dans ce processus complexe et délicat? Comment réussir à bâtir ensemble un savoir éthique et équitable, qui serait un bien commun et où rapports de force s’effaceraient au profit d’une connaissance plurielle?

Sophie Hamisultane

Sociologue clinicienne, Sophie Hamisultane est professeure à l’École de travail social de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la complexité psychosociale des rapports d’interculturalité en tenant compte des phénomènes sociaux de racisation et de discrimination, ainsi que des processus sociohistoriques (« colonialité-décolonialité ») et de transmission intergénérationnelle (héritage migratoire et souffrances psychiques). Elle travaille ainsi sur la construction de soi des personnes descendantes de migrants ou migrantes. Elle est, notamment, chercheuse à l’Institut universitaire Sherpa, du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal.

Les dimensions oppressives de la colonisation : perspectives décoloniales et outils réflexifs

Dans cette conférence, elle traitera du contexte de colonialité à travers les fondements actuels des représentations de la diversité des identités, des corps au regard d’une normativité construite par l’histoire. Comment cette colonialité se manifeste-t-elle encore à travers des formes d’oppression? Que signifie décoloniser les savoirs et les pratiques aujourd’hui? L’idée de cette réflexion n’est pas de donner des recettes, mais de conduire à une réflexivité et une critique des relations sociales entretenues. Des exemples d’outils réflexifs seront apportés.

Cette activité s’inscrit dans le cadre des séminaires Justice, équité, diversité et inclusion, qui visent à inciter les membres de la communauté universitaire à se questionner, de manière critique, sur leur compréhension de sujets tels que la justice épistémique ou le vivre-ensemble à partir de perspectives théoriques et méthodologiques diversifiées.