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« Démocratie(s) et environnement : à la croisée des chemins? »

Appel à communications

« Démocratie(s) et environnement : à la croisée des chemins? »

Atelier 6 du 57e Congrès annuel de la Société québécoise de science politique
Égalité/Illégalité : un couple en science politique?, 22-24 mai 2019, Université de Montréal

**Les contributions doivent être envoyées via la plateforme Fourwaves
avant le 31 janvier 2019**

Responsables de l’atelier :

Florence Larocque, Université de Montréal (fl2287@columbia.edu)
Juliette Roussin, Université de Montréal (juliette.roussin@umontreal.ca)

Descriptif de l’atelier :

La démocratie est-elle un outil adapté pour protéger l’environnement, lutter contre les changements climatiques et réaliser la justice environnementale? Ou bien les institutions et les pratiques démocratiques font-elles obstacle à une gestion compétente et efficace des défis environnementaux?

On pourrait penser qu’il existe une relation naturelle entre démocratie et écologie. En favorisant la représentation, la participation et la consultation des citoyens ainsi que la liberté de presse et de recherche scientifique, la démocratie aboutirait à des politiques plus respectueuses de l’environnement (Eckersley 2004, Bäckstrand et al. 2010). Ce lien d’implication semblerait d’autant plus probant que, souvent, les revendications collectives pour le redressement d’injustices environnementales émanent de populations marginalisées, reléguées dans la “seconde zone” de la citoyenneté, qui recouvrent simultanément leurs droits politiques et leur titre égal à vivre dans un environnement sain et décent en se mobilisant.

D’un autre côté, la réticence des gouvernements et parlements élus à traiter les impératifs environnementaux comme une priorité politique, le manque de moyens qu’ils leur allouent, font douter de la capacité ou de la volonté des démocraties à protéger l’environnement (Smith 2003). De même, les succès électoraux de partis aux ambitions environnementales minimales et la faiblesse nationale des partis verts suggèrent que la motivation et les qualifications manquent peut-être aux dirigeants démocratiques pour faire face aux défis environnementaux (Inglehart 1995, Carter 2013).

En interrogeant la capacité écologique de la démocratie, cet atelier vise à explorer la multiplicité de ses acteurs, niveaux et modalités d’action. La façon dont les problèmes environnementaux sont identifiés, analysés, et traités varie selon que la “démocratie” est électorale, représentative, participative ou délibérative, qu’elle se déploie à une échelle nationale, transnationale ou locale, qu’elle implique des acteurs de la société civile (citoyens, groupes communautaires, ONG, entreprises), des élus, ou des États.

L’atelier réunit des contributions des différents sous-champs de la science politique et d’autres disciplines, pour croiser les perspectives empiriques, normatives et critiques. Il s’organise en trois panels.

  1. Inclusion démocratique, inégalités politiques et injustices environnementales
    Le premier analyse l’entrecroisement des inégalités environnementales et politiques, notamment démocratiques. Il explore dans quelle mesure les injustices environnementales sont subies par celles et ceux qui sont exclu(e)s du processus politique, et ce, à différentes échelles (populations marginalisées, migrants climatiques, petits États, etc.).
  • Qu’est-ce qu’une injustice environnementale et comment se rapporte-t-elle à l’exclusion politique?
  • Quels groupes subissent davantage les injustices environnementales? Comment sont-ils représentés?
  • La mobilisation autour d’enjeux environnementaux participe-t-elle de la construction d’une identité et de revendications politiques?
  • Les migrations climatiques doivent-elles amener à repenser les critères des frontières, des régimes de citoyenneté et de l’inclusion démocratique?
  • Quels sont les États les plus vulnérables aux injustices environnementales? Quelle est leur influence?
  1. Démocratie représentative, coopération internationale et engagements environnementaux
    Le deuxième examine les formes institutionnelles (électorales et représentatives) de la démocratie comme État pour se demander quel écho y reçoivent les enjeux environnementaux. Il étudie la sensibilité des électeurs aux questions environnementales et la réactivité des élus, évalue le bilan environnemental des démocraties (sur le plan national et de la coopération internationale), et s’interroge sur les (dés)avantages de “l’éco-autoritarisme” (Shearman et Smith 2007).
  • Peut-on dresser le bilan environnemental des démocraties?
  • La démocratie est-elle mieux armée que les régimes autoritaires face aux défis environnementaux?
  • Les démocraties sont-elles les vecteurs d’avancées dans la coopération internationale pour la protection de l’environnement?
  • Dans quels contextes le souci de l’environnement devient-il une préoccupation électorale (pour les citoyens, les partis, etc.)?
  • Les partis élus se sentent-ils liés par leurs engagements environnementaux?
  • Comment les politiques environnementales sont-elles élaborées, décidées et mises en œuvre en démocratie?
  • Quels acteurs (ONG, groupes d’intérêts, etc.) influencent le processus décisionnel? Comment penser le rôle des experts et des citoyens?
  • La démocratie représentative peut-elle accueillir un “parlement des choses”?
  1. Participation, mobilisations et débats environnementaux, du local au transnational
    Le troisième analyse le rôle et l’impact des acteurs de la société civile dans le domaine environnemental. Il aborde les modes de délibération et de participation citoyenne (directe, informelle ou éthique) ainsi que les mobilisations locales et transnationales. Il se penche aussi sur les conflits environnementaux en contexte démocratique.
  • Les pratiques de participation directe et de délibération favorisent-elles la protection de l’environnement?
  • Quelles sont les pratiques informelles de participation liées à la protection de l’environnement?
  • L’écocitoyenneté est-elle affaire de droits politiques, d’éthique personnelle, de pratiques collectives?
  • Quelle place les médias accordent-ils aux enjeux environnementaux?
  • Quels impacts les mobilisations transnationales d’acteurs non gouvernementaux ont-elles sur les institutions et les politiques démocratiques?
  • Comment les démocraties réagissent-elles aux conflits environnementaux?