Appel à communications : Congrès de 2025 de la Société de philosophie du Québec
Appel à communications
Congrès de 2025 de la Société de philosophie du Québec – « La nature »
La Société de philosophie du Québec (SPQ) a le plaisir de vous inviter à son prochain congrès annuel, qui se tiendra du 2 au 5 juin 2025 à l’Université Laval (Québec). Cet événement revêtira une signification particulière, puisqu’il coïncidera avec le 90e anniversaire de la Faculté de philosophie de l’Université Laval. Placé sous le thème « La nature », ce congrès sera l’occasion de réfléchir aux multiples facettes de ce concept fondamental dans une perspective philosophique.
Énigmatique dans sa simplicité et insondable par ses implications, la nature demeure une source inépuisable de réflexions philosophiques. De la physis des présocratiques aux réflexions contemporaines sur les rapports entre nature et technique et entre l’humain et l’inhumain, la nature – à la fois concept et réalité – demeure un horizon mouvant qui se dérobe sans cesse à la réflexion et exige d’être constamment réinterrogé. À l’ère de l’Anthropocène, la question de la nature se révèle sans doute plus urgente que jamais.
Qu’entendons-nous par « nature » aujourd’hui ? Est-elle cette totalité figée que le naturalisme aspire à embrasser, ou au contraire, cette matrice d’êtres en perpétuel devenir, oscillant entre ordre et chaos ? Quelle est la part de l’humain dans cette nature, à la fois intérieur à elle et aspirant à s’en détacher par l’artifice et la technique ? Comment définir ce qui semble à la fois être le monde en soi et, sous un autre aspect, une construction humaine ? La nature est-elle un refuge contre l’artificialité ou bien un substrat malléable à l’infini ? Est-elle ordre ou chaos, bien ou mal ? Quelles frontières tracer, si frontières il y a, entre la nature humaine et non-humaine, ou encore entre le naturel et le culturel ? Et quelle place accorder à l’altérité radicale que la nature peut incarner, face aux crises écologiques, technologiques et éthiques contemporaines ? Autant de questions qui, loin de trouver des réponses définitives, continuent d’alimenter les débats contemporains.
Les contributions proposées pourront s’inscrire dans les axes de réflexion suivants, sans que ces derniers soient exclusifs :
- Ontologie et métaphysique : Comment la nature se présente-t-elle comme principe d’existence ou d’être ? Comment éviter de formuler cette problématique en des termes qui prédéterminent la réponse et le jugement à porter, refermant ainsi la question aussitôt qu’elle est posée ?
- Philosophie des sciences et épistémologie : Dans quelle mesure les sciences contemporaines reconfigurent-elles notre compréhension de la nature ? Les paradigmes de la biologie, de la physique quantique ou de l’écologie nous invitent-ils à réinterroger les distinctions classiques entre nature et culture, sujet et objet, ordre et désordre ?
- Philosophie politique et éthique : Quelles responsabilités éthiques l’humain a-t-il envers la nature ? Comment les théories politiques contemporaines intègrent-elles la nature dans leurs réflexions sur le vivre ensemble et la justice ? Les enjeux écologiques peuvent-ils redéfinir le contrat social ? Peut-on « démocratiser » la nature?
- Esthétique: Comment l’expérience de la nature façonne-t-elle nos perceptions esthétiques et sensorielles ? Peut-on parler d’une beauté intrinsèque à la nature, ou celle-ci n’existe-t-elle qu’au travers du regard humain ?
- Anthropologie philosophique et philosophie des techniques : En quoi la technique redéfinit-elle les frontières de la nature ? À quel point la pensée transhumaniste, et plus largement l’intervention technique sur le vivant, questionne-t-elle l’essence même de ce que nous appelons « naturel » ? Comment comprendre la relation entre les notions de « nature » et « technique » à la lumière de notre époque et de tout ce qu’elle a de nouveau et d’inédit ?
- Philosophie non occidentale de la nature : Comment les traditions philosophiques non-occidentales peuvent-elles éclairer notre conception de la nature et nous permettre de la repenser au-delà des dichotomies et hiérarchies classiques ?
Les contributions issues de toutes les traditions et approches philosophiques sont les bienvenues. Une attention particulière sera portée aux approches comparatives, notamment entre la pensée occidentale et non-occidentale, ainsi qu’aux contributions prenant en compte les pensées issues de la décolonialité et de l’écoféminisme. Nous invitons également des propositions interdisciplinaires, aux frontières de la philosophie et d’autres champs du savoir, notamment la biologie, la physique, l’écologie, l’anthropologie, la sociologie, les soins infirmiers, l’histoire et l’art, dans le but de faire dialoguer les perspectives et enrichir notre compréhension globale de la nature. Les propositions en philosophie abordant des thématiques autres que celle de la nature sont également encouragées.
La SPQ valorise la diversité et l’inclusivité des propositions, en veillant particulièrement à encourager la pluralité au sein de la discipline. Une attention particulière sera également accordée aux propositions provenant de membres de groupes historiquement sous-représentés en philosophie.
Le congrès aura lieu en présentiel et les communications doivent être en français, langue officielle de la SPQ. Elles doivent être soumises d’ici le 20 décembre 2024 à partir du formulaire disponible ici.
Pour toute question, n’hésitez pas à écrire à Christian Djoko Kamgain et Étienne Groleau.
Pour plus d’informations et pour accéder au site web de la SPQ, c’est ici.