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L’horizon biomédical sous l’angle du genre

Conférence midi  de l’Institut d’éthique appliquée (IDÉA)

L’horizon biomédical sous l’angle du genre

par Claire Grino, docteure en philosophie, débutant un Visiting Scholar au CSTMS (Center for Science, Technology, Medecine and Society) à l’Université de Californie, Berkeley. Son projet porte sur la cryopréservation des ovocytes et la justice reproductive.

Vendredi 26 février  2016,  12 h  à 13 h 30
Local 413, Pavillon Félix-Antoine-Savard
Université Laval
Entrée libre

Pour confirmer votre présence : http://doodle.com/poll/m3nruf29yrq56bxa.

Résumé

Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la matérialité biologique du corps humain est devenue l’objet d’interventions inédites qui impliquent souvent des enjeux de genre (pensons entre autres à la procréation médicalement assistée, la chirurgie esthétique, les parcours trans médicalisés, la pilule contraceptive). Or, la réflexion féministe dans sa grande diversité s’est attachée à montrer, dans le sillage de Beauvoir, que « le corps n’est pas une chose, il est une situation[1] ». Les théories féministes répugnent ainsi le plus souvent à reconnaître que la physiologie ou l’organique puisse en lui-même constituer un facteur explicatif pertinent des inégalités et expériences de genre. Dans ces conditions, comment aborder les problèmes genrés que soulève pourtant la manipulation de la biologie humaine ? De plus, faute d’embrasser la dimension biologique du genre, les féministes, privées de ressources analytiques propres, se retrouvent dépendantes d’un savoir biomédical hégémonique qu’elles ont par ailleurs largement critiqué : elles se heurtent à la question de l’expertise médico-scientifique. Quelles places les critiques féministes peuvent-elles occuper vis-à-vis du phénomène contemporain qui consiste à traduire de nombreux problèmes humains sexués et sexuels en termes biomédicaux, nous conduisant chez le médecin ? Quelles critiques sont-elles en mesure d’apporter ?

Cette question sera traitée en adoptant le point de vue du biopouvoir et en partant d’une interrogation des pratiques, plutôt que d’une interrogation des principes moraux. C’est en examinant les logiques spécifiques des pratiques biomédicales que les conditions d’une critique féministe de ces dernières seront recherchées.

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