Colloque sur la modularité des émotions

Le but du colloque est de réunir des philosophes et des psychologues travaillant sur la modularité des émotions. D’une manière plus spécifique, le colloque aura pour objet l’étude des conceptions du fonctionnement émotionnel au niveau psychologique ainsi que les enjeux de ces conceptions pour les questions de philosophie de l’esprit, de la philosophie de l’action et de l’éthique.The Modularity of Emotions

Comité organisateur : Christine Tappolet et Luc Faucher (UQAM).

Organisé avec le soutien du CRSH, de l’Université de Montréal, de l’UQÀM, du CRÉUM, et de la Chaire de Recherche du Canada en éthique et méta-éthique.

Selon certaines conceptions dominantes actuellement en psychologie, les émotions et leurs manifestations comportementales, cognitives et viscérales sont le produit d’un mécanisme relativement fermé à l’influence des processus cognitifs de haut niveau : c’est ce que l’on nomme la modularité des émotions. Cette modularité, a-t-on soutenu, a plusieurs avantages pour les êtres que nous sommes : elle permet une adaptation rapide aux situations importantes au niveau évolutionniste, elle évite que des actions nécessaires soient court-circuitées par de trop longues délibérations et elle favorise l’accès aux informations pertinentes au sujet d’un situation d’un certain type.

La modularité implique cependant une certaine forme de rigidité, d’absence de contrôle, qui semble incompatible avec une idée centrale en éthique, celle de l’éducation de nos émotions ou plus largement de l’éducation morale. La modularité des émotions est souvent entendue en deux sens : un sens synchronique et un sens diachronique. En un sens synchronique, les émotions des adultes (quelle que soit la façon dont ils les ont acquises) sont modulaires, donc soustraites au contrôle conscient. Il est dans ce cas difficile, sinon impossible, de modifier les réactions qu’elles causent. En un sens diachronique (ou développemental), on postule qu’il existerait quelque chose comme un mécanisme d’acquisition des émotions (l’équivalent du mécanisme d’acquisition du langage postulé par Chomsky) qui contraint plus ou moins fortement l’acquisition des émotions. Dans une version forte de la modularité développementale, soutenue par des chercheurs comme Ekman et Izard, la forme de certaines émotions est spécifiée de façon innée, si bien qu’il n’y a pas à proprement parler de développement de celle-ci. Ces théories ont été remises en question de plusieurs façons. Les constructionnistes sociaux, les constructionnistes psychologiques ainsi que les partisans des approches en termes de systèmes développementaux, pour ne nommer que ceux-là , ce sont opposés à soit l’une, soit l’autre (et parfois aux deux) formes de modularité.

Notre colloque vise à faire le point sur la question de la modularité des émotions et de dégager les implications philosophiques et surtout éthiques de ces débats, une problématique qui a été largement négligée dans la littérature contemporaine, l’idée que nos dispositions émotionnelles sont susceptibles d’être modifiées ayant simplement été tenue pour acquise.

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L’inscription se fera sur place, avec des frais de 20$, l’entrée étant gratuite pour les étudiants.

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