Atelier « Les théories politiques normatives et les choix linguistiques »

Dans le cadre du Congrès 2011 de la Société Québécoise de Science Politique, tenue à l’UQÀM les 19 et 20 mai 2011

À lʼheure où les locuteurs de la lingua franca parlent en anglais, on sʼattendrait à ce que la recherche élaborée en anglais devienne dominante. Or, le cas de la théorie politique peut être différent, si elle ambitionne dʼélaborer la culture politique publique dʼune société (Rawls, 2001). Cet atelier examinera la possibilité dʼune telle spécificité.

Lʼexigence de contribuer au débat public, en sʼadressant dans la langue des citoyens, modifie-t-elle lʼhypothèse de la domination? Lorsque des théories politiques anglophones sont introduites dans un débat francophone, sont-elles «traduites» ou adaptées de manière originale? La pensée politique francophone enrichit-elle en retour le débat international? Comment les chercheurs gèrent-ils les faux amis (ex. «communautarisme», «libéralisme», «républicanisme» nʼont pas les mêmes significations en France et dans les autres pays francophones)?

Les cultures politiques des espaces francophones sont différentes. Quel est lʼimpact de cette différence sur la pensée politique? Le français facilite-t-il les emprunts? Si une théorie politique est introduite en français pour contribuer au débat public, quel en est lʼimpact politique effectif? Certaines théories sont intégrées plus facilement que dʼautres (ex. les théories du «care», les théories républicaines) : de quoi leur «succès» dépend-il?

Personnes responsables de lʼatelier :

Speranta Dumitru, Maître de conférences, Université Paris Descartes

Martin Provencher, Chercheur invité, CRÉUM

Programme

Panel 1
20 mai, 9 h – 10 h 30 Local SH-3620

  • Du care à la « société du soin » : les importations dʼun concept. Frédérique Matonti, Université Paris I Panthéon Sorbonne
  • La distinction analytique/continental est-elle une distinction continentale? Quelques remarques sur un concept neutre de clarification. Speranta Dumitru, Université Paris-Descartes V
  • La science politique en Afrique Jeynel Abidine NDiaye, Université Cheikh Anta Diop
  • Présidence et commentaire Peter Dietsch, Université de Montréal

20 mai, 14 h – 15 h 30 Local SH-3620

  • Faut-il résister à lʼémergence de lʼanglais comme lingua franca académique? Daniel Weinstock, Université de Montréal
  • De la nécessité dʼadopter une nouvelle Charte québécoise de la langue française? Daniel Turp, Université de Montréal
  • Considérations normatives sur la diversité intra-linguistique David Robichaud, Université dʼOttawa
  • Présidence et commentaire Dominique Leydet, Université du Québec à Montréal