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La normativité dans tous ses états

Quand :
23 avril 2021 @ 12:30 – 17:00
2021-04-23T12:30:00-04:00
2021-04-23T17:00:00-04:00
Où :
Zoom
Contacter Guillaume Soucy: grin.normativity@gmail.com

Comme vous le savez, depuis un peu plus d’un an maintenant, nous vivons une situation particulière avec la pandémie. Certaines normes sociales et certaines habitudes que nous tenions pour acquises ont été chamboulées. Au-delà d’un enjeu de santé publique, nous vivons une crise sociale qui, peut-être, deviendra une opportunité pour l’avenir. Dans ce contexte inédit, le GRIN organise une journée de travail sous le thème de La normativité dans tous ses états qui sera pour nos étudiantes et étudiants l’occasion de partager leurs recherches en cours qui pourraient contribuer à nous redéfinir collectivement autour de nos perceptions des règles sociales, des troubles mentaux, des problèmes de dépendance, de la façon de vivre et d’exprimer nos émotions ou même d’être en relation avec les autres.

Nos boursières et boursiers seront ainsi invités à faire des présentations de leurs travaux de 15 minutes qui seront suivies d’une période de questions et réponses aussi de 15 minutes. (Voir l’horaire joint.)

L’événement sera précédé d’une conférence de Luc Faucher (UQAM).

Christine Tappolet (UdeM), Professeure et responsable du GRIN

Frédéric Gagnon (UdeM), étudiant à la maîtrise en philosophie et boursier du GRIN

Guillaume Soucy (UQAM), coordonnateur du GRIN et boursier du GRIN

Horaire Animation Présentation
12:30 à 13:30 Christine Tappolet Conférence de Luc Faucher | Professeur de philosophie à l’UQAM

Autism, Epistemic Injustice, and Epistemic Disablement: A Relational Account of Epistemic Agency 

13:30 à 13:40 Pause
13:40 à 14:10 Guillaume Soucy

 

Anne-Marie Gagné-Julien | UQAM

La surmédicalisation et les injustices épistémiques

Dans cette présentation, mon objectif est d’utiliser le cadre théorique des injustices épistémiques pour développer une analyse normative de la surmédicalisation dans le contexte de la psychiatrie. Ma thèse est que la surmédicalisation peut se produire lorsque le processus de médicalisation crée des injustices épistémiques. En m’appuyant sur les travaux de Wardrope (2014) et Bueter (2019), je soutiendrai que la médicalisation peut créer deux types d’injustices épistémiques : les injustices testimoniales pré-emptives et les injustices herméneutiques.  Pour montrer les implications de cette thèse, je l’appliquerai à un cas débattu de médicalisation en psychiatrie, le nouveau diagnostic de trouble dysphorique prémenstruel créé avec la publication du DSM-5.

14:10 à 14:40 Rachel Frenette | Université de Montréal

Quel est le trouble dans l’addiction?

 

La classification du trouble de l’addiction dans le DSM-V fait face à plusieurs enjeux théoriques et pratiques.  On remarque notamment l’exclusion, soit le fait que la catégorie exclue des conditions pourtant considérées spontanément comme étant des addictions, ainsi que le chevauchement, ce qui fait référence aux similarités cliniques qui existent entre l’addiction et des conditions catégorisées tout autrement. Pour répondre à ces enjeux, et en considérant le caractère « performatif » d’une catégorie diagnostique, nous souhaitons redéfinir ce trouble.  Pour ce faire, nous utilisons la définition du trouble de Wakefield.  En ce sens, le trouble de l’addiction serait un dysfonctionnement préjudiciable, où le dysfonctionnement correspondrait à une hyperactivité du système motivationnel.

14:40 à 14:50 Pause
14:50 à 15:20 Frédéric Gagnon

 

Guillaume Soucy | UQAM

Symétrie entre esthétique et moralité : pour une approche constructiviste méta-normative

Plusieurs auteurs affirment que pratiquement les mêmes considérations ontologiques et épistémologiques s’appliquent aux domaines moraux et esthétiques. Louise Hanson est à l’heure actuelle la principale défenseure de cette idée. Selon l’auteure, il existe beaucoup plus de similitudes que de disparités entre les propriétés esthétiques et morales. Elle soutient ainsi que les deux domaines normatifs de l’esthétique et de la moralité devraient se concevoir sous un paradigme réaliste. Toutefois, l’expression populaire « la beauté est dans le regard » semble bien exprimer l’idée commune selon laquelle les propriétés esthétiques sont le produit de l’attitude de valorisation d’un individu et non pas des qualités objectives des objets. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour la moralité?

15:20 à 15:50 Rodolphe Giorgis | Université Laval

Problème de l’exclusion causale et tropes : coûts et bénéfices d’une position ontologique sur notre conception du mental

À partir d’un cadre théorique popularisé par Jaegwon Kim, le problème de l’exclusion causale, nous nous pencherons sur la compatibilité de celui-ci avec une position ontologique particulière : la théorie des tropes. Après avoir présenté le problème et la notion de trope, nous nous demanderons si une telle position peut échapper à l’écueil de la réalisabilité multiple, et si son application à la question de la circonscription du domaine du mental permet de répondre adéquatement à certaines de nos intuitions au sujet du celui-ci.

15:50 à 16:00 Pause
16:00 à 16:30 Aude Bandini Sacha-Emmanuel Mossu | Université Laval

Charité et humiliation : la critique égalitaire de la philanthropie

La philanthropie est souvent associée à une idée d’égalité en démocratie. En tant que transferts volontaires de ressources privées, elle est souvent défendue comme un moyen de redistribution des richesses préférable à l’État. Sans nier qu’elle a le potentiel de réduire les inégalités et d’améliorer le sort des moins nantis, je montrerai que la charité ne peut jamais restaurer une relation véritablement égalitaire entre les citoyens. Même dans la situation où elle serait capable d’effacer complètement les écarts matériels entre les individus, il demeurerait toujours une situation d’inégalité où une petite poignée d’individus jouissent du privilège de contribuer à la société et où les autres subissent l’humiliation de l’aumône.

16:30 à 17:00 Frédéric Gagnon | Université de Montréal

L’humour au temps du corona

Durant la pandémie, les spectacles en salles ont été annulés. Le mot d’ordre : se réinventer. Pourquoi et comment la pandémie a-t-elle affecté le milieu de l’humour? Une partie de la réponse est due à l’aspect émotif de l’humour et à l’effet périssable de l’émotion d’amusement. Les normes de création et les habitudes des humoristes ont dû s’adapter à une nouvelle réalité. Le public avait besoin de rire et plusieurs humoristes se sont tournés vers les réseaux sociaux pour diffuser, de façon régulière, du contenu humoristique. Faire rire n’est pas simple, il faut se réinventer pour générer de l’amusement.