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Jérôme Segal (ESPE Paris, Université Paris Sorbonne)

Quand :
5 juin 2019 @ 12:00 – 13:15
2019-06-05T12:00:00-04:00
2019-06-05T13:15:00-04:00
Où :
Salle 309, Stone Castle
2910 Édouard-Montpetit
Montréal
Le GRÉEA et le CRÉ ont le plaisir de recevoir Jérôme Segal, Maître de conférence, ESPE Paris, Université Paris Sorbonne, qui nous offrira une présentation intitulée « Le véganisme en Israël, effet de mode ou résultat d’une éthique animale juive ? ».

Bio

Diplômé de l’École centrale de Lyon (1993) et titulaire d’un doctorat d’histoire de l’université Lyon II (1998), Jérôme Segal a été chercheur à Berlin pendant deux ans avant d’obtenir un poste de maître de conférences à Paris, en histoire des sciences et épistémologie. Il était alors parallèlement chercheur au Centre Cavaillès de l’École normale supérieure. En 2004, il est parti pour l’Autriche, d’abord comme attaché de l’ambassade de France puis comme chercheur sur un projet européen visant à étudier les festivals comme lieux de débats et de construction identitaire. De 2011 à 2014 il était coordinateur du collège doctoral d’histoire et de philosophie des sciences de l’université de Vienne. Depuis deux ans, il travaille sur la question animale. Toutes ses publications sont en ligne.

Résumé

« Israël, premier pays végane au monde »,  c’est aujourd’hui parfois ainsi que ce pays est présenté. Il est vrai que le touriste qui arrive à Tel Aviv est généralement étonné en constatant l’ampleur du véganisme, dans les restaurants mais aussi les magasins où l’on trouve des vêtements ou des chaussures. De nombreux militants s’engagent aussi pour la cause animale, souvent sur la voie publique, ce qui rend cette cause très présente. Toutefois, la consommation de viande par habitant reste très élevée et il semble qu’il y ait là un paradoxe. D’aucuns accusent le pays de « Vegan washing », notamment parmi les militants de la Palestinian Animal League…
 Y a-t-il un lien entre antispécisme et identité juive ? Des échanges avec Peter Singer, l’attention portée aux engagements d’Henry Spira ou aux écrits d’Isaac Bashevis Singer, laissent penser qu’on puisse répondre par l’affirmative. C’est d’ailleurs en Israël qu’a été fondé, dès les années 1950, à Amirim et pour des raisons d’éthique animale, un premier village végétarien. Même chose, dans un tout autre contexte, avec le village végane des African Hebrew Israelites of Jerusalem, créé à Dimona à la fin des années 1960 et toujours très actif. C’est aussi d’Israël qu’est né en 2012 un mouvement antispéciste radical qui a essaimé dans de nombreux autres pays, « 269 Life ». Là encore, un entretien avec son fondateur, Sasha Boojor apporte un éclairage étonnant au regard des liens avec l’identité juive. Aujourd’hui, à Bnei Brak, ville ultra-orthodoxe située en périphérie de Tel Aviv, une jeune pousse a été créée pour fonder ce qui devrait devenir, dans le monde entier et grâce au développement d’une crypto-monnaie, les « Vegan coins », rien de moins qu’une « Nation Végane ».